arc-en-ciel

 Ca devient galère les cadeaux d’anniversaire passés 10 ans. Cette année, je ne savais vraiment pas quoi offrir à mon fils pour son anniversaire.

11 ans que je devance le moindre de ses désirs et voilà que je ne sais plus comment lui faire plaisir. Il y a bien les Lego Star Wars où les fringues parce que les filles, déjà (prends ton temps mon fils, ça distrait trop ces choses là). Un petit billet sans saveur ? Non, pas déjà.

Alors j’ai réfléchi : de quoi il manque ? Je veux dire VRAIMENT ?

Un truc qui ne s’achète pas comme la confiance en soi.

Et j’ai repensé à cette phrase d’Anna Gavalda dans L’échappée belle, qui justifie à elle seule la raison d’être de ce livre décevant (dont elle a ajouté une fin dans l’édition poche tellement elle avait dû se dépêcher de rendre le manuscrit à son éditeur). Je l’avais déjà recopiée dans ce billet mais je vous la remets ici :

« On se rappelle […] que tout ça, cette apparente indifférence, cette discrétion, cette faiblesse aussi, c’est la faute de nos parents.
De leur faute, ou grâce à eux.
Parce que ce sont eux qui nous ont appris les livres et la musique. Ce sont eux qui nous ont parlé d’autre chose et qui nous ont forcés à voir autrement. Plus haut, plus loin. Mais ce sont eux aussi qui ont oublié de nous donner la confiance. Ils pensaient que ça viendrait tout seul. Que nous étions un peu doués pour la vie et que les compliments nous gâcheraient l’égo.
Raté.
Ca n’est jamais venu.
Et maintenant nous sommes là. Sublimes toquards. Silencieux face aux excités avec nos coups d’éclat manqués et notre vague envie de vomir. »

Je ne veux pas que cette citation lui parle comme à moi-même. Je veux sortir ça de son ADN. Ajouter la confiance à son caryotype. Pourtant je sais mieux que personne que les injonctions à la confiance en soi ne servent rien qu’à nous faire douter un peu plus.

Alors j’ai fait la seule chose que je sache vraiment faire. J’ai pris une feuille et un crayon. Et je lui ai écrit.

Je lui ai écrit comme je le trouvais formidable, en énumérant ses qualités longuement, une à une. Je lui ai écrit comme j’étais fière d’être sa mère, comme il rendait ma vie plus jolie, comme je souhaitais la sienne plus belle encore.

Je lui ai écrit comme je l’aimais parce que parfois dire les choses ne suffisent plus, lorsque le temps est sur automatique et qu’on sait que le « Je t’aime » arrive après le « Bonne nuit » aussi surement que le beau temps arrive après la pluie. Bah ouais mais parfois, il y a des arcs-en-ciel aussi.

Alors je lui ai offert de la confiance pour son anniversaire.

 

Ce n’est qu’une lettre. Dans une enveloppe. SANS billet dedans ! Je ne sais pas si il n’aurait pas préféré déballer le commandant Clone Cudy ou des fringues parce que les filles (je vois que vous comprenez maintenant…)

Mais je sais qu’on ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime (alerte bisounours).

Et je sais que ma lettre repose maintenant dans le tiroir de sa table de nuit, avec la photo de sa grand-mère et la pièce en or qu’elle lui avait donné, avec sa montre et une de ses dents de lait que la petite souris a oublié. Ma lettre attend que le temps passe au milieu de ses petits trésors. De ceux qui ne s’achètent pas mais que l’on garde précieusement.