Autant vous dire que je ne connaissais même pas le youtubeur Inoxtag il y a 3 jours. Encore aujourd’hui, je suis obligée de penser à Inox (casserole) et tag (graffiti) pour m’en rappeler. Du coup, je l’appelle par son prénom Inès (enchantée, moi c’est Isabelle) quand j’en parle à mes ados. Spoiler: ça les énerve… (Je suis gênante, il paraît…).

J’ai appris l’existence d’Inox Tag (je mets un espace parce qu’il me faut le temps de penser à mon graffiti après ma casserole) vendredi en allant au cinéma. Il y avait Kaizen en avant première, Le comte de Monté Cristo en avant dernière (le film de Pierre Niney en est à sa 12° semaine d’exploitation).

Devinez ce que je suis allée voir ?

Perdu… Le Comte de Monté Cristo !

Mais le soir même, je commandais une chrome cast pour pouvoir regarder Youtube sur ma télé, pour pouvoir regarder Kaizen sur ma TV, puisqu’il était disponible gratuitement dès le lendemain de sa sortie au cinéma,  sur la plateforme de vidéos. Et un docu qui bouscule autant les vieux codes quasi immuables, ça mérite déjà toute notre attention.  

Un youtubeur qui fait l’Everest…

J’avoue.

D’entrée, j’étais un peu critique sur le pitch (tiens, comme pour les JO… Remets-toi en question ISA JDCJDR). Un youtubeur de 22 ans qui « fait » l’Everest…

  • C’est forcément pour le buzz.
  • Ça va favoriser le surtourisme alors que l’Everest est déjà malmené.
  • Combien de jeunes manipulables vont vouloir faire pareil alors que c’est DANGEREUX ?
  • Avec l’argent, on peut tout acheter, il n’y a pas d’exploit.
  • Moi j’ai fait la véloscenie, ça va, j’en fait pas un docu.

Morceaux choisis de mon blabla limitant de vieille daronne.

Et pourtant… J’ai adoré.

Pourquoi j’ai aimé Kaizen ?

J’ai aimé au point de ne supporter aucune critique (je préviens pour ceux qui tenteraient en commentaires 🤣) ni celle de Libé « 8 848 mètres. Documentaire d’Inoxtag sur son ascension de l’Everest : alpinisme commercialisé, sherpas invisibilisés », ni celle de l’Equipe : Pascal Tournaire sur l’ascension de l’Everest par Inoxtag : « Je ne vois pas où est l’exploit ».

Mais bandes de vieux darons, vous n’avez rien compris. Ce n’est pas un docu sur l’Everest Kaizen, mais un chef d’oeuvre de développement personnel. D’ailleurs, ça ne s’appelle pas L’Everest mais Kaizen !

C’est un hymne à la jeunesse Kaizen. Un hymne à la joie. Un hymne à l’Amour.

Regardez-le avec des yeux de vieux darons si vous voulez, mais alors avec ceux des parents d’Inès, s’il vous plaît.

Des parents qui ne parlent pas avec leurs peurs (qu’ils expriment cependant), mais avec leur coeur. Des parents aimants, soutenants, encourageants et lucides. Qu’on voit toujours de dos dans le docu (un peu comme mes enfants, sur ce blog, quand ils étaient petits…).

Il y a tellement d’humanité dans le documentaire d’Inoxtag.

Il est tout petit dans les montagnes, perché sur son perchoir branlant avec ses peurs ou agrippé à un mur de roc comme à ses certitudes mais il grandit au contact des autres. De Mathis, son guide de haute montagne, de Manish son sherpa (pas du tout invisibilisé pour le coup, n’importe quoi Libé) et des autres dont j’ai oublié le nom (j’ai déjà du mal a me rappeler d’Inox Tag !), compagnons d’aventure avec lesquels il fait corps même quand l’un d’eux est malade.

Pourquoi ça s’appelle Kaizen et pas mon ascension de l’Everest par Inoxtag ?

Et c’est pour ça que ça s’appelle Kaizen : 1 an pour gravir l’Everest et pas « moi Alu Graf, j’ai gravi l’Everest et pas toi. »

Kaizen, avant d’être repris par le jargon productiviste en entreprise, ça signifie « s’améliorer un peu plus chaque jour », pas en étant le meilleur en faisant de grandes enjambées mais en multipliant les petits pas. C’est Inès qui le dit à la fin de son docu.

Parce que Kaizen c’est une parabole, un chemin de Compostelle, un pèlerinage païen. Ce qui compte, ce n’est pas d’atteindre le toit du monde, de cocher des cases (comme en faisant le GR20 en 6 jours comme il l’a déjà fait). Non, ce qui compte, c’est le chemin pour y arriver, pendant 1 an d’entraînement, de musculation au Fitness Park (oui il a sans doute un sponsor et alors ?), des ascensions du Mont Blanc ou de l’Ama Dablam. Le travail, la persévérance, toutes ces qualités dont la génération Z serait dépourvue, toute obsédée par les écrans qu’elle est.

D’ailleurs, Inoxtag le dit aussi.  « Lâchez vos portables les enfants, ne perdez pas 10 ans de vie dans le vituel, sortez, vivez, arrêtez de vous comparer.  » (j’ai un peu paraphrasé mais l’idée est là).

Le youtubeur met son incroyable énergie qui domine tout le film pour la meilleure des causes. Je le sais, parce que je ferai bien de lacher mon iphone aussi !

Merci pour la leçon Inoxtag. Et pour le sublime voyage.

Pour voir Kaizen, 1 an pour gravir l’Everest par Inoxtag, c’est sur Youtube. Et pour en dire du bien ahah, c’est dans les coms ! (Pas moins de 110 000 sous la vidéo youtube et déjà 17 750 000 vues. Un exploit dans l’exploit.