En ce temps là, nous aussi on était comme eux, hilares quand l’autre racontait des bêtises tellement bêtes qu’on n’y comprenait rien. Mais qu’importe, ça énervait les parents et nous étions des rebelles nous.

Des hors-la-loi qui dealaient leurs dîners pour pouvoir sortir de table « Tu manges ma viande et je mange tes haricots. Tape m’en cinq ».

Ca, c’était les bons jours, ceux où on étaient d’accord pour faire de belles conneries. Tu te souviens la fois où on avait jeté les bouteilles de vin dans l’étang et que le fils du fermier nous a coursé en vélo ? C’est moi qui m’étais faite attrapée bien sûr. Et quand on tentait de fabriquer des cerfs-volants vivants avec des mouches ? (je fais un tuto à qui veut mais je préviens, c’est gore !).

Les autres jours, c’était la guerre. Et je suis sûre que j’aurais pu figurer dans le guiness book de la soeur la plus tirée par les cheveux. J’ai une crinière, autant qu’elle serve ! Pas de convention de Genève qui tienne. Dans ce conflit là, tous les coups sont permis, les tortures de l’indien, le coup de « Tiens la cible pour que je puisse jouer aux fléchettes » et mon préféré, celui des fausses larmes. Tu te souviens comme j’étais douée ? Ta nièce aussi elle maîtrise et je suis presque fière sur ce coup-là ! Ce don là frise l’auto-défense. Mieux que le tae-kwendo.

« ‘Je me vengerai quand je serai une star » que je te disais. Ca te coupait ton claquet de grand-frère aux gros bras les répliques inédites de ton intello de soeur avec son Astrapi.Toi tu lisais Pif Gadget. Je trouvais ça beauf et je me serais bien passée du gadget guillotine, celui qui me « coupait » le doigt une fois sur deux. Tu t’en souviens de celui-là quand-même ?

On était comme eux à un petit détail près : je suis pas certaine que M. arrive à faire dire à sa soeur un jour  « Grand maître vénéré que j’aime et que j’adore« .  Et quelque part tu vois, ça me rassure !

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PS : pour une photo prise en plein 70es, je trouve qu’on reste classe mon frère et moi… enfin, surtout moi !