C’est peut-être ce que j’aurais dû répondre à la maîtresse « Je peux pas, j’ai piscine » quand elle a demandé des âmes charitables pour l’accompagner à la piscine. Mais ça collait pas alors j’ai juste dit « pourquoi pas ? ».  A cause de Shalima, je voulais voir ce que ça pouvait faire de jouer à la mère parfaite pour une fois.

Donc, aujourd’hui j’ai piscine.

Alors que j’aime pas l’eau. Et encore moins quand elle est froide. Heureusement, le petit bain est toujours plus chaud. On se demande pas pourquoi d’ailleurs. J’essaierai de ne pas y penser… Ca risquerait de me faire louper le test. La honte. Ce serait ballot de me retrouver sur le banc, au bord du bassin, le bonnet en plastoc sur la tête, montrée du doigt par une vingtaine d’un mètre vingt entonnant « elle sait pas nager heu, bisque bisque rase ». La honte sur mon fils aussi. « Sa mère elle sait pas nager heu ».

Alors je vais faire un effort. Même si les maîtres-nageurs font peur. Je l’ai appris à la réunion d’école. On a passé une heure sur le sujet alors je le sais. C’était même le plus gros problème du trimestre. Il faut reconnaître que des maîtres-nageurs qui ne veulent pas aller dans l’eau, c’est pas commun. Un peu comme un garagiste qui ne voudrait pas se salir les mains. Ma voiture va bien merci. C’est juste une classe de Grande Section qui voudrait bien aller à la piscine. Mais pour ça il faut une maman, même une terrorisée à l’idée de s’occuper de plus de deux enfants à la fois, une maman qui trouvera sans doute ce billet bien ridicule quand elle rentrera vidée et enchantée par sa matinée dans l’eau !