Je ne sais pas vraiment par où commencer pour vous parler de Tatiana de Rosnay.

Peut être en vous la présentant (vous verrez, ça peut avoir son importance…). Tatiana de Rosnay est un de mes écrivains préférés. J’ai dû lire à peu près tous ses romans, qui ne se ressemblent pas, sauf dans la tension qu’il y règne toujours. Elle se définit comme un « Feel sad writer », j’aime cette auto-dérision pour l’un des auteurs français les plus traduits dans le monde notamment grâce à Elle s’appelait Sarah, qui évoque la Shoah et qu’il FAUT absolument lire (avec une boîte de kleenex à proximité). Certains de ses romans sont écrits en français, d’autres en anglais, syndrome de la double nationalité oblige !

Lors d’un salon du livre, j’ai fait plus d’une heure de queue pour avoir une dédicace de Rose, que je vous conseille vivement aussi (une histoire d’amour merveilleuse dans le Paris pré-Haussmanien). Je devais aller interviewer Camille Anseaume juste après si bien que nous n’avons parlé que de Camille (à qui elle avait remis le prix écrire au féminin quelques années avant). N’IMPORTE QUOI MOI.

Tatiana de Rosnay est aussi extrêmement active sur les réseaux sociaux. J’avais adoré suivre l’avancement de A l’encre Russe sur Twitter (inspiré de ses déboires ubuesques pour faire refaire son passeport). Tatiana de Rosnay répond à chaque mention. Et moi à chaque fois, je fais une capture d’écran en mode fan.

Comme pour me faire oublier que Tatiana et moi, ça a commencé par un énorme fail.

Il y a 10 ans, du temps où NKM était secrétaire d’État à l’économie numérique, j’avais été invitée à dîner au ministère dans un but de prospective. A ma table, se trouvaient la blogueuse mode Nizza Girl, Capucine Cousin alors journaliste à l’Express, Natasha Quester Simon avec qui j’échangais sur twitter et cette femme solaire aux cheveux éclatants qui ne manqua pas de fixer ses yeux bleus lumineux et son sourire éclatant sur moi.

Impressionnée, je me présente en mode Je suis personne et vous ?
Elle se présente… Évidemment , c’était Tatiana de Rosnay. EN PERSONNE pour le coup.

A quoi je pense, à ce moment là ? Au poster de la championne Jenna de Rosnay sur sa planche à voile que mon frère avait accroché dans sa chambre quand j’étais ado. Je me souviens bien de ce poster parce qu’on voyait les petits poils blonds sur ses cuisses. Le genre de détail qui compte quand on a 13 ans et qu’on se pose des questions sur sa pilosité.

Autrement dit, je ne connaissais pas d’un poil Tatiana de Rosnay.

Et le dîner passe. C’EST TOUT. RIEN. A part du passe moi le sel.
Je n’ai compris qu’elle était écrivain que le lendemain quand j’ai cherché son nom pour la linker sur le blog.
Et puis un jour, j’ai acheté un de ses bouquins en poche pour voir.
Et puis un autre.
Et puis tous.

Souvent, je me repasse le film de ce dîner et je me demande ce que je lui aurais dit si j’avais su. Si j’avais lu ? Peut être pas grand chose de plus (Je suis cette personne qui a demandé à Patrick Bruel. « Comment auriez vous appelé Oscar et… César, si ils avaient été des filles ? (Genre le mec appellerait ses enfants comme des récompenses de cinéma…).

Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui ? Parce qu’elle est en promo avec sa fille pour Tamara by Tatiana, un « beau livre » sur Tamara de Lempicka, illustré avec les photographies de sa fille Charlotte Jolly de Rosnay. Je n’ai pas lu le livre (j’étais journaliste, souvenez vous 😉 mais je trouve le duo mère-fille tellement touchant que j’avais envie de vous en parler.

Et puis maintenant, vous avez une longueur d’avance sur moi, si vous dînez avec Tatiana de Rosnay, vous la connaissez ! Ne me remerciez pas. Vraiment.