J’ai grandi dans un monde sans odeur. Pas de lys. Pas de musc. Pas cette vanille écœurante que l’on mettait à 15 ans. Ni ces parfums femme fatale que l’on ose à 20.

J’avais l’odeur du déo de mon mec et de mon Tahiti douche.
Et je m’en fichais comme de ma première couche.

Tant que la migraine m’épargnait.

Puis je suis devenue maman. Il me fallait une odeur. Un doudou olfactif qui enivrerait mes enfants. Une madeleine de Proust gourmande et odorante qui les attendrirait.

Ce ne sert à rien une maman qui ne sent rien.

Trop pas assez Eau d’Orange, trop fort Bulgari, toujours trop quelque chose jusqu’à cet échantillon Chanel dans le sac de mon rouge (à lèvres) qui tache.

C’était lui, c’était moi. Sans autres explications. Et puis ce nom : CHANCE, un peu de ma devise*. Je l’ai pris comme une promesse.

Il serait mon parfum, mon gri-gri. Il serait mon odeur.

* La chance sourit aux audacieux