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Hier, j’étais dans les embouteillages. Je pestais, je révisais mon argot illustré (non mais c’est pas du jeu de griller les files sans faire la queue,  ba@&*#).

Et soudain j’ai vu ce type sur le pont un peu plus loin. Il regardait en bas,  j’ai repensé à ce billet de Marie. « Il est désespéré ou alors il est fou« , je me suis dit. C’est vrai, qu’est ce qu’ils font les gens à se promener sur un pont au dessus de l’autoroute ? Ils se disent « Tiens,  un rayon de soleil,  je vais aller me promener sur un pont ?« .

Tout en roulant, je regardais le type du pont qui se rapprochait. Au moment où je passais sous le pont,  il m’a regardée et sans préméditation,  sans y penser non plus,  je lui ai fait coucou. Il m’a fait coucou. J’ai ri(cané) toute seule avec France Inter. Et lui je n’en sais rien,  il était déjà loin.

Ensuite,  je suis allée chercher les enfants. J. 5 ans a fait une colère parce que ‘quelqu’un’ avait cassé sa flute en plastoc. M. 8 ans à voulu regarder la tv. J’ai dit « non, il y a école demain« . Puis il a voulu manger un bonbon, j’ai dit « non, on va manger« .

Alors il a marmonné : « t’es pas drôle comme maman« .

« Je sais« , j’ai répondu en repensant au type du pont et à notre improbable coucou. Heureusement qu’il y avait encore des inconnus pour me trouver drôle.

Heureusement qu’il y a ces moments là, où je suis moi et rien que moi. Pas pour éviter une colère, pas pour voir leur yeux briller, pas parce qu’il faut le faire,  ni parce que c’est mon rôle ou que c’est ce qu’on attend de moi.

Juste parce que je suis une fille drôle qui fait coucou aux inconnus sur les ponts. Et qu’il ne faudrait pas que ma routine « marmots, boulot, dodo » me le fasse oublier.