Hier, j’ai passé toute la journée en spectatrice. Ici, mais pas vraiment là.

A un moment, j’ai regardé ma to-do list à rallonge sur mon agenda et je me suis arrêtée sur la date : mardi 31 janvier 2012.

J’ai tourné la tête et je l’ai remuée de droite à gauche, comme pour l’effacer, comme pour dire non. Cette date ne fera pas partie de mon histoire, de notre histoire à nous. Cette date n’est pas plus une fin qu’un début, juste un jour de plus qui passe sans qu’on s’y arrête.

J’ai remué la tête une seconde fois pour y chasser les idées noires qu’on fait défiler dans ces moments là par je ne sais quel réflexe d’auto-flagellation.  J’ai répété « Tout ira bien, tout ira bien », pour essayer d’y croire vraiment. Puis j’ai regardé le reste de la journée défiler.

Jusqu’à ce qu’elle s’arrête pendant quelques secondes, le temps de laisser au monsieur en blouse blanche faire son travail en oscultant ma petite fille de 4 ans, le temps de l’écouter donner son verdict. « Tout est normal »

Sur le chemin du retour, les yeux dans le rétro-viseur, je regardais ma toute petite fille. Comme elle est belle avec ses joues rosies pas le froid, comme elle est drôle avec ses cheveux  électriques, comme elle semble heureuse avec son air de ne pas comprendre ce qui vient de se passer. J’ai réussi à retenir les larmes qui se pressaient à mes yeux mais je n’ai pu rattraper ce « Et si… » rescapé de mes idées noires du jour, et que j’essaye d’apprivoiser depuis. Ce « Et si » qui nous fait envisager le pire alors qu’on a le meilleur devant les yeux.