J’ai pas des cheveux, j’ai une tignasse. Une masse telle que je n’ai jamais mis de bonnet de ma vie en hiver. Et que l’été, forcément je coupe, comme on tond un mouton pour la belle saison. Mais avant que le « il faudrait que j’aille chez le coiffeur » soit suivis d’effets, il y a parfois un net décalage. Parce qu’il faut se décider « Balayage, pas balayage ? », « Permanente ou dégradé ? ». C’est technique le coiffeur, trop pour moi.

Pourtant la semaine dernière, je me suis accordée une matinée de repos,, sans enfants, sans contraintes, avec un petit programme au poil : ma coupe d’été. « Faites ce que vous voulez« , j’ai dit à la coiffeuse, qui s’est exécutée, trop heureuse de jouer à la poupée avec ma tête. Moi, j’étais concentrée sur autre chose. Même pas moyen de profiter du massage cranien, ni du shampoing au pinceau (j’adore). Il y avait un truc qui me défrisait, une question qui me taraudait : et si j’avais des poux ?

A chaque fois que je vois l’affiche « Les poux sont revenus » à l’école de mon grand, ça me fait le même effet. Je deviens raide dingue à l’idée de choper ces bestioles, ça me gratte d’avance. J’imagine déjà le remède à la sinistre découverte : tondue la tignasse. Et en pensant à ça, avec ma serviette blanche sur les épaules, j’ai commencé à ma dire que non, décidément, j’aurais pu me retenir de lui dire « Faites ce que vous voulez » à ma coiffeuse !