Mon Léon préféré ! - crédit : Comptoir des Cotonniers


Moi aussi, j’ai ri en lisant l’avis de naissance de Marcel. Il y peut rien le petit, c’est juste que Marcel quoi. C’était le prénom de mon grand-père. Et de ma grand-mère. Alors forcément, quand j’entends Marcel, je pense pas Layette Bonpoint mais plutôt « T’as pas vu mon béret ? ».

Et pourtant, c’est logique d’appeler son fils Marcel, Léon, Gaston ou Emile. Ca suit le cours de l’histoire. Enfin un truc que j’ai appris à la fac et qui me ressert !

Allez, je t’explique :

Un prénom, c’est comme les fleurs et les bonbons, c’est périssable. Sa durée de vie : 100 ans, pendant laquelle il va passer par plusieurs phases successives. Son apparition dans les classes dominantes, puis une dizaine d’années après, son adoption par les classes populaires, jusqu’à l’overdose totale. Et l’abandon dudit prénom. En attendant sa seconde jeunesse.

Théorie certes quelque peu malmenée avec l’augmentation du stock de prénoms, venus des 4 coins du monde et de l’imagination débordante des parents. MAIS qui continue à s’appliquer pour les prénoms dits classiques (tirés du calendrier des saints, quoi).

Revenons à nos moutons, ou plutôt à notre Marcel puisque c’est lui qui nous intéresse. Les parents Marion Cotillard et Guillaume Canet n’ont pas perdu la pleine possession de leurs moyens ce joli matin de mai. Ils n’ont pas juste voulu rendre un vibrant hommage à Marcel Cerdan. Ils ont été pré-cur-seurs. Comme Patrick Bruel avant eux, avec son Léon.

Pour nous en convaincre, étudions la courbe de vie de Marcel au ralenti (si comme moi, tu vois dans cette phrase une allusion à X-Or, tu as trop regardé la télé quand tu étais petit).

Que nous apprend cette courbe issue du journal des femmes ? Que Marcel avait connu un nouveau regain en 1916, avant d’être massivement adopté en 1920. Tout comme il le sera encore à nouveau dans quelques années, lorsque l’effet bobo passé, les classes populaires s’approprieront à leur tour ce prénom.

Voilà qui nous laisse un peu de temps pour nous habituer à Marcel. Et je vous prédis le regain prochain de Georges, de Léon ou Emile. Même si pour l’instant, on pense Nespresso, Besson et Images… Ca ne devrait pas durer, je vous rassure (On a les références que l’on mérite).

Et vous savez quoi ? Je viens d’écrire 10 fois Marcel et je commence déjà à m’y faire à ce prénom. Alors bienvenue au petit Marcel !