C’est ce que m’a dit un copain journaliste dans le train hier.

Pas culotté le mec ! Ca veut dire quoi « un blogueur ça sert à rien », dans la bouche d’un journaliste ?

Provocation, forcément. Je me suis bien ravisée de relancer le match stérile presse pourrie vs blogosphère corrompue. Résultat pipé d’avance : 1 partout, la balle au centre. Déontologie, je crie ton nom.

Ouais. Et si il avait raison finalement, je me suis dit. Ca sert à quoi un blogueur ? Alors on a rejoué le match, malgré tout.

L’information

Oui, on peut s’informer sur les blogs. Du factuel. De la com quoi. Les sorties produits, les dernières tendances, les faits d’actus parfois, repris au vol d’une dépêche AFP et adaptés à la sauce « moi je ».

Parce que c’est ce qu’on attend d’un blogueur, qu’il aille plus loin que l’info brute et donne son avis dessus. Une discussion de comptoir au café du coin. Qui fait avancer parfois, lorsqu’on sait argumenter. Et qui sert à rien souvent, lorsque tout le monde moutonne. Diversité, je crie ton nom.

L’analyse

C’est là qu’on attend le journaliste vs le blogueur. Un journaliste sans analyse, c’est un journaliste qui ne sert à rien. On attend qu’il nous donne les clés, qu’il mène l’enquête, multiplie les sources. On aimerait qu’il aille plus loin que la Porsche de Strauss-Kann quoi. Quand il fait bien son travail, il nous fait la thèse et l’anti-thèse et on se sent moins bête, nous les blogueurs !

Les débats

« Il n’y a pas de débats sur un blog » m’a dit mon pote. Et je le rejoins assez sur ce jugement. Personne n’aime se faire traiter de troll. Sur un blog, on est d’accord ou on sort. A ceci près que LES blogs font le débat. Si  un article paru en presse écrite fait débat, ce sera sur les blogs, forcément, comme on a pu le voir avec Marie-Claire et sa pulpeuse aussi ronde que moi, dont on a parlé, , et encore . Alors, il est où le débat ? 

Le partage

A par le « J’ai fini mon Libé, tu le veux ? », le partage avec ton quotidien, il est vite fait. Le billet de blog va plus loin. Le partage de l’information, oui via les réseaux sociaux, le partage de l’expérience aussi. Parce que dans les articles dans les magazines, on trouve  les archétypes, les on-témoins, pas les exceptions qui confirment la règle. Les enfants qui ne t’empêchent de dormir, les caissières qui témoignent, les campagnards sans bérets, ni baguettes sous le bras, on les trouve sur les blogs, dans leur vraie vie. Pas sur les clichés d’un papier glacé.

Alors, à quoi ça sert un blogueur ?

Et si le blogueur était le garde fou du journaliste ? Le compagnon mimétique qui lui rappellerait qu’un journaliste qui fait son travail est un journaliste qui vérifie ses sources, qui soigne sa plume, qui fait de la mise en perspective. Au risque… d’être pris pour un blogueur (qui ne sert à rien ou presque !). La honte en somme.

Vous en pensez quoi, vous ? A quoi ça sert un blogueur ?