M. 7 ans voulait aller au cimetière.  Pas moi.  J. 4 ans  préférait aller au parc. Ca tombe bien, il y a un immense parc entre le cimetière et la maison (si on excepte le grand détour dont s’est accommodé ma mauvaise foi).

Nos hommes nous ont donc déposées au parc. Toutes les deux. Je n’avais juste pas pensé que d »habitude, quand J. est au parc, elle suit son frère (même que souvent, c’est l’inverse). Faute de frère, j’allais donc être son camarade de jeux. Joie.

Or, un enfant, pour aller d’un jeu à un autre, il marche pas, il court. J’avais pas prévu ça moi, j’avais mon jean slim qui me sert un peu trop quand il sort du sèche-linge, mon nouveau sac de noël dans lequel j’avais glissé mon Marie-Claire sous blister, pensant que j’aurais le temps de le lire sur mon banc. C’est ce que font les parents au parc, non ?

Pas là. J’ai dû visiter le navire de mon capitaine, ça devait tanguer, je me suis pris l’échelle sur le front. Ah non, c’est parce qu’il est prévu pour les 3-7 ans ce bateau.

Le temps de me remettre de ma bosse, j’ai dû monter sur un tourniquet d’un nouveau genre qui tourne de façon asymétrique de haut en bas. Le genre de truc qui te râpent les genoux à tous les coups, si t’as les jambes plus grandes qu’un 3-7 ans. Le genre de truc qui te nique ton slim tout neuf quoi.

A un moment, je me suis dit, je vais twitter, ça va me détendre de voir les choses avec un peu d’ironie. Et alors que j’avais mes yeux sur mon iphone depuis quoi ? 30 secondes, j’entends J. hurler qu’elle est coincée en haut d’un mas de cocagne de 3 mètres. J’ai arrêté de respirer tout en grimpant l’araignée en serrant fort mon nouveau sac de Noël, qui a perdu quelques paillettes dans l’affaire. Mon sac de noël quoi.

Et puis j’ai testé un espèce de balais de sorcière autour duquel tu t’entortilles pour que ça tourne, tellement que t’as le mal de mer. Au moment où je me disais que ces nouvelles aires de jeux devaient être financées par les fêtes foraines, pour que nos petits prennent l’habitude d’aller toujours plus haut, toujours plus vite, j’ai vu nos chauffeurs débarquer.

J’étais sauvée avec mon jean râpé et mon sac dépailleté pour seules victimes. La prochaine fois, tout compte fait, j’irai peut-être au cimetière. Surtout que ce jour là, il était fermé.