J’ai atterri dans cet atelier d’écriture un peu par hasard. Comme toujours avec le blog.

Je ne savais pas trop quoi en attendre, sinon partager une chouette aventure avec Sophie et Dom.

Je me disais que ça ne pourrait que m’encourager à écrire autrement que ce que je ne le fais ici depuis bientôt 6 ans. Que ça casserait mes automatismes. Libèrerait mon écriture et son éternelle concision. Et peut-être même que ça ôterait une partie de mes doutes.

J’avais raison. Mais j’avais tort. 

J’avais raison de me dire que l’aventure serait belle. A chaque nouvel exercice, je me sens comme un candidat de Top Chef face à sa boîte mystère. Est-ce que les ingrédients vont m’inspirer ? Aurais-je assez pour nourrir mon imaginaire ? A quelle sauce vais-je l’accomoder ? Je donne le meilleur. Je donne le pire. Je m’applique comme une lycéenne. Je me fous d’attirer les lecteurs, les pages vues ou les commentaires.

Il est juste question de mots, qui chantent, qui enragent, qui séduisent, qui endorment. Les miens, ceux des autres. Et de remarques constructives sur des textes qui nous amènent souvent plus loin qu’on ne l’avait penser, même si les automatismes demeurent, encore.

Et cette maudite concision aussi, comme dans mon dernier texte, rédigé en pleine grippe, en quelques minutes, après y avoir longuement pensé (dans mes délires ?). Je n’ai pas le droit de vous donner l’exercice qui va avec. Mais vous verrez qu’on est loin de la dérision nostalgico-maternelle dont j’ai l’habitude ici. Et je suis la première surprise de voir à quel point l’atelier d’écriture m’amène du côté obscur de moi-même.

 

Dernier jour 

De la semelle de ses Louboutin elle écrasa les fleurs qu’elle venait de jeter à terre, laissant les pétales couler dans le caniveau. 

Elle monta dans sa voiture. Ravala sa colère et ses larmes. En mode automatique, elle suivait les lumières dans la nuit noire. Son esprit rejouait la scène, la musique d’ambiance, les verres de vin et ces lèvres qui n’étaient pas les siennes sur son col de chemise. 

Soudain, une lumière plus vive que les autres dans la nuit noire. 

Un crissement. Le choc. 

La voiture des pompiers. 

Son sang dans le caniveau. 

Dernier jour.

 

Cette expérience qui n’en est encore qu’à la moitié m’a convaincue de tenter de soumettre ma candidature, l’année prochaine,  pour le stage d’écriture « Nouveaux talents » de la fondation Bouygues, auquel mon amie Sophie, dont j’aime tellement tout ce qu’elle fait, aura la chance de participer cette année. A moins que d’ici là, je ne participe au Prix Nouveau Talent. J’espérais que mon atelier d’écriture me rendrait ma plume. Peut-être m’a t’il aussi redonné des ailes !

PS : j’ai publié un 2° texte tiré de l’atelier d’écriture. Vous pouvez le lire sur la page Facebook de mon blog (que vous pouvez aussi liker !)