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Je suis toujours un peu « amoureuse » de Ben Mazué depuis que je l’ai vu sur scène et que je l’ai interviewé (souvenez-vous, c’est ). C’est tellement sexy un homme sensible. Du coup, je le suis sur facebook pour ne pas louper ses nouveautés. Ce qui m’a permis, il y a quelques jours de découvrir la chanson qu’il a écrite pour le dernier album de Grand Corps Malade (dispo ici sur deezer). Un album qui m’a attirée par son projet artistique puisque, comme dans un atelier d’écriture, chaque artiste se devait d’intégrer la phrase « Il nous restera ça » à son texte. C’est assez inégal, tout ne m’a pas touchée mais il y a la voix fatiguée de Renaud (mon premier concert…),, la profession de fois d’Aznavour « N’avoir que l’écriture et pour maitre et pour Dieu », le poétique épilogue de Grand Corps Malade
« C’est du spectacle vivant
Du respectable vibrant
Un receptacle évident
Pour tous vos encouragements » et son Pocahontas qui parle à tous les parents (le clip fout les poils).

Je me suis demandée, à mon tour, ce que j’aurais écrit sur ce thème qui laisse forcément une place pour les bilans et la nostalgie. Voilà ce que ça donne. Avec les paroles mais sans la musique :

C’était hier. C’était il y a mille ans.
Et demain, que nous restera-t-il
de ce monde englouti ?

Il nous restera ça
des fragments de nous
semés comme des cailloux.
Les rendez-vous sous la boule bleue comme une orange, une langouste à Cuba, la belle et le clochard de l’Alhambra, une aurore boréale en Islande.

Il nous restera ça
Un mauvais Carmen à Budapest, chez Rose à Mahé, le pétillant de Venise dont j’oublie toujours le nom.

Il nous restera ça.
C’est pas la fin du monde.
Il nous restera eux.
Le centre de nos mondes.

C’était hier, c’était il y a mille ans.
De ce monde englouti
Il nous restera ça.