Je suis un pur produit de l’école républicaine. Je disais « le privé moi jamais » en bonne fille de profs qui a eu le bon goût de naître entre les vacances de Pâques et celles d’été. C’est dire mon engagement…

J’ai toujours pensé que l’éducation nationale faisait le job pourvu qu’on la laissait faire. L’année de 6ème de mon fils m’a donnée raison (je l’évoquais ). J’avais fait le bon choix. Quand je pense que je n’ai même pas posté ses bulletins sur le net.

Mais les années se suivent et ne se ressemblent pas, les proviseurs mutent et les suivants ne leur ressemblent pas.

Il y a eu cette histoire ubuesque de voyage en Angleterre. Le découragement. Les moqueries. Les trousses « perdues ». Les caricatures. Les coups de pieds dans les couloir. Le gros mot  « harcèlement ». Les « c’était pour rire » à la Hanouna. Le mauvais esprit ambiant. « L’éducation » nationale (où quand un cours de maths est réduit à 10 min de maths et 40 min de rappel à l’ordre, réduisant le professeur au rôle d’éducateur) plutôt que l’instruction nationale.

Mon épaule qui me faisait mal et mon coeur qui tiraillait, me soufflant que j’avais fait le mauvais choix. Que je devais l’exfiltrer. Mon grand qui ne mangeait plus. À fleur de peau. Évaporée ma foi en l’école républicaine.

Je vous passe les péripéties pour gagner sa place dans le joli collège privé. Mais on y est arrivé. Il y est arrivé.

Et maintenant, c’est la rentrée qui arrive, dans ce nouveau collège, qui aura sans doute lui aussi ses défauts, je n’en doute pas.

Mais j’ai confiance. Grâce à trois fois rien. Un mot, un seul inscrit dans la charte éducative de confiance, signée de façon tripartite lors de l’inscription : le mot bienveillance.

Qui sera notre mot de l’année, donc.

Je vous souhaite une bonne rentrée à toutes et à tous.