Des fois on pense : « T’es un winner mon chéri. Tu vas les écraser tous ces minus. Allez, sois pas aussi tâche que ta pauvre mère qu’a jamais réussi a ramener d’autre coupe que celle de Miss Bizu. Tu décroches la golden one, ok ? »

Et puis on dit « Rappelle toi mon chéri, c’est pas grave si tu gagnes pas de médaille. L’essentiel, c’est de participer ». On le dit avec la voix de la petite fille de 6 ans qu’avait toujours un temps de retard à son gala de danse. On le dit comme on aurait voulu l’entendre.

Et ce qu’on entend à ce moment là, ce sont les beugleries du voisin d’à côté « La jambe, attrape sa jambe mon chéri. Te laisses pas faire, bravo ! ». Attends mon gars, enfile ton kimono, va sur le tatami. Fallait les gagner toi-même tes médailles. Ok, il a fini en haut du podium ton fils. Et si il avait perdu ? Tu aurais vu dans ses yeux le reflet de ta déception. Bravo en effet.

Et mon judoka à moi alors ? Après avoir assisté impuissante à deux défaites fracassantes. Je l’ai revu se reprendre, revenir dans la course jusqu’à ce clin d’oeil final à son papa et son nom à la 3° place du podium.

Il l’a décrochée la médaille qu’il voulait tant. Et moi j’ai planté un clou pour l’accrocher. Comment ça, je lui mets la pression ? J’en ai planté qu’un, je le jure !