Je les élève pareil mes enfants. C’est ce qu’on dit tous. C’est ce qu’on aimerait faire croire (juste histoire de se dédouaner des dernières conneries de la petite qu’on a pourtant élevée comme les autres.)

Mais c’est pas beau de reporter la faute sur les plus petits que soi. Surtout que c’est complètement archi-faux. Dans nos rêves qu’on les élève pareil.

Avec le premier, on a de la patience. On n’a pas trois ans de sommeil de retard, on part de zéro alors la nuit quand il pleure, on le calme comme on peut au lieu de le jeter dans les bras de son père comme un rôti parce qu’on n’en peut plus, qu’on veut dormir maintenant.

Avec le premier, on fait des activités manuelles complexes qui nécessitent une surveillance Vigipirate comme la peinture à doigts, grands fous que nous sommes. Avec le deuxième, on oublie tout ça, de toute façon le soir, on fait les devoirs du grand pendant que le deuxième colorie la nappe et qu’on ne s’en aperçoit même pas.

Avec le premier, on ne fait que des activités de son âge. On attend qu’il soit assez grand pour la magie Disney, pour faire du poney ou pour le film au cinoche. Alors que le deuxième, on n’attend juste qu’il se tienne bien, s’il en profite, c’est un bonus. Il fait tout avant d’en avoir envie. On en fait un blasé sans s’en rendre compte.

Avec le premier, c’est câlin en illimité. Il n’y a pas de plafond, c’est où il veut quand il veut au moins dans les premières années de sa vie. Alors que le deuxième, dès sa naissance, il doit faire une queue soviétique le temps que son frère pot de colle ait fini le câlin à SA maman. Et bien souvent pour le câlin, c’est avec une demi-maman qu’il doit composer. La petite d’un côté, le grand de l’autre. Désolée, c’est complet.

D’ailleurs le deuxième, c’est le second que j’aurais dû l’appeler tout au long de ce billet et ça fait toute la différence. Parce que finalement ma petite, c’est peut-être plutôt comme une petite dernière que je l’élève !