Il y a un bébé dans ma maison. Enfin, ce n’est plus vraiment ma maison. Plus du tout ma maison.

N’empêche  qu’ils ont dû rentrer tous les trois, un beau matin, passant le pas de cette porte qui nous a vu nous aussi devenir une famille. Qu’un bébé dort à l’endroit même où les miens ont dormi, dans cette petite chambre qu’on avait préparée pour M. 6 ans.

J’ai bien fait de leur dire « Laissez le fer à cheval dans la meurtrière. Il porte bonheur« . Quitte à passer pour une farfelue. Où alors c’est la maison qui porte bonheur. Une bergerie a-t’elle une âme ? Un instinct animal peut-être.

Il y a un truc que je leur ai caché malgré tout. C’est que ma maison, leur maison, elle ne doit pas être très feng-shui. La nuit dans cette maison, les enfants ne dorment pas. C’est statistique, prouvé sur 100% des nouveaux nés de la maisonnée. Deux enfants sur deux oui.

Mais c’est quoi une nuit blanche à côté d’un bébé qui tête au coin du feu, pendant que papa remet du bois dans la cheminée, dans ma cheminée ? Et puis bientôt, ce petit ira chiper mes framboises dans le jardin, courra après les papillons posés sur mon buddléia, fera des pâtés dans mon bac à sable.

Il sera heureux dans cette maison. C’est tout ce que je lui souhaite à ce petit garçon, ou à cette petite fille. Je ne sais même pas tiens.

PS : et si j’apprends que leur bébé dort bien dans cette maison alors là, je crie à l’injustice.