camille-anseaume

Camille Anseaume fait partie des écrivains DOP du moment. Si tu ne comprends pas de quoi je parle, c’est que tu ne lis pas ELLE et sa rubrique culture DOP (Dont On Parle)* et que tu n’as pas lu  l’élogieux article que consacre Olivia de Lamberterie à « Un tout petit rien« , le roman que Camille vient de publier aux éditions Kero. Un joli livre, qui parle d’un choix. « Celui que fera une jeune femme enceinte de l’homme qui partage ses nuits, mais pas beaucoup plus ».

Camille est journaliste dans la presse féminine. Elle est aussi l’auteur d’une poignée de livres pratiques (dont certains chez Leduc.S, vous aurez reconnu l’éditeur de 50 listes pour mamans débordées). Et puis Camille a un blog, Café de filles, élu coup de coeur de la rédaction de ELLE en son temps.

Mais c’est Camille Anseaume l’écrivain, que je suis allée interviewer samedi, au salon du livre à l’initiative de la fondation Bouygues Telecom et « Les nouveaux talents« , une communauté dont je vous ai déjà parlé, un projet que j’aime beaucoup, qui a pour ambition de fédérer les aspirants écrivains comme moi, comme 3% des français, comme Camille hier encore.

C’est dans ce cadre que nous avons évoqué moins son livre touchant que je vous conseille évidemment que sa gestation. J’avais 1/4h et deux questions obligatoires par lesquelles j’ai commencé, de peur de les oublier.

 

Comment as-tu publié ton 1er roman ? 

Tout est parti d’une nouvelle écrite pour le concours E-crire aufeminin.com  (vous pouvez la lire ) et qui se trouve être un condensé du roman. La nouvelle commence à l’annonce de la grossesse et s’arrête à la prise de décision. J’ai mis 9 mois (sic !) à écrire ce qu’il pouvait y avoir entre les deux. J’avais ce livre depuis longtemps en tête. J’avais pris des notes pendant ma grossesse, si bien que ça a été un livre de premier jet, avec peu de réécriture finalement.  Le coach gagné au concours (la nouvelle de Camille avait obtenu une « Mention spéciale ») m’a ensuite conseillé sur les maisons d’éditions qui pourraient prendre soin du roman. J’avais envie d’une nounou sympa comme pour un premier bébé.

Un conseil d’écriture que tu as reçu et que tu pourrais transmettre aux écrivains en herbe ? 

Je leur conseillerai de ne pas se regarder écrire ou se demander comment les choses vont être reçues « Qui va penser quoi ? », « Qui va dire quoi ? ». Il faut laisser les mots couler en essayant d’être le plus authentique possible.

C’est drôle, c’est souvent le conseil qu’on donne aux blogueurs. Est-ce que cela t’as aidé d’être passée par le blogging ?

Le blog m’a permis de trouver une couleur. Mon blog, c’est moi. Je ne fais pas semblant. Ca peut être utile pour trouver son registre, trouver à quel moment on sonne juste. Le ton s’impose, transpire. Dans un premier roman, le plus gros travail est de trouver sa petite musique. Peut-être que lorsqu’on tient un blog depuis quelques temps, le boulot est déjà fait.

Maintenant que tu as publié ton premier roman. Est-ce que tu te sens écrivain. Pour reprendre Badinter et son « On ne nait pas mère, on le devient », est-ce qu’on nait écrivain ou est-ce qu’on le devient ?

Ah non mais je crois que je ne pourrais jamais dire « Je suis écrivain ». Je crois que même si j’écris 10 romans, je continuerai à dire « J’écris des livres ». Pour moi, écrire c’est surtout un besoin.

« Un tout petit rien », ton premier roman est une auto-fiction, savant mélange entre la biographie et le romanesque, comment est-ce qu’on place le curseur dans ces cas là ? 

Parfois je me disais « Non, là, ça coince, je n’ai pas envie que les gens sachent ça. » Ca me mettait mal à l’aise. C’est étonnant, parce que je bloquais parfois sur des détails. On n’a pas tous la même notion de pudeur. On le voit sur les blogs ou sur Facebook, chacun fait en cohérence avec lui-même. Et puis j’ai rajouté des choses aussi. Pour les personnages par exemple, je voulais qu’ils représentent tous les visages du doute. De toute façon, un roman est toujours réinterprété par le lecteur, en fonction de son vécu, surtout lorsqu’il renvoie à des choses aussi intimes qu’une grossesse.

Et le deuxième, c’est pour quand ? 

Je suis en train de l’écrire. Pour ne pas trop me stresser, je voudrais avoir le même plaisir dans l’écriture que pour le premier. J’ai parfois l’impression que l’écriture est une matière qui glisse entre les doigts. Il y a toujours le doute. C’est pareil quand on est maman. Le doute, toujours.

 

Merci à Camille (le doute te va bien) d’avoir largement dépassé le 1/4 d’heure autorisé. 

Merci à Céline et Dorothée de Nouveaux talents, de m’avoir fait confiance  pour ce joli moment. 

Pour acheter « Un tout petit rien », c’est !

 

* à moins que ce ne soit dans Marie-Claire d’ailleurs ? 

PS : je vous prie de m’excuser pour l’ego trip de la photo, j’avais prévu de prendre Camille en photo avec son livre et puis… j’ai oublié !