D’habitude, ça m’agace ces livres de people dont on parle partout juste parce que ce sont des livres de people.

Et qui se vendent juste parce que ce sont des livres de people. « Le dictionnaire » de Laurent Baffie tiens. Au hasard. Sérieusement ?

Ces temps-çi, c’est Alessandra Sublet qu’on voit partout.

Et même pas ça m’énerve.

Parce que son livre « T’as le blues, baby » parle de baby blues. Le petit nom mignon qu’on utilise pour cacher une méchante dépression post-partum. Le vilain gros mot qu’il ne faut surtout pas prononcer dès fois que ce serait contagieux.

Je n’ai pas lu le livre d’Alessandra Sublet (pas plus que celui de Laurent Baffie. Je suis mure pour être critique littéraire…). Peu importe son contenu finalement. L’important, n’est pas là. Qu’une animatrice si jolie, si souriante, si bonne copine ait connu le baby blues et aille le crier sur tous les les plateaux de TV (et dans tous les magazines). C’est ça l’essentiel. Briser le tabou.

Tenez, moi par exemple. Bientôt 6 ans que je raconte ma petite vie sur ce blog. Mes bonheurs et mes déboires de maman. Et pas un billet sur le baby blues.

Sans doute parce que c’était avant. Avant juillet 2007. Avant la naissance de J. Qui, je me le suis dit après coup, m’a réconciliée avec la maternité.

Jamais je n’ai parlé de ce bébé qui pleure dans les bras de cette maman qui pleure parce que dans les livres il y a marqué qu’un bébé doit dormir 20 heures sur 24 et que le mien ne dormait que 4 heures (le jour).

Pourtant, j’étais cette maman qui trouvait curieux d’avoir mis au monde un bébé si brun. Qui se forçait à lui parler pour pas qu’il croit que je ne l’aime pas, déjà que moi je me le demandais, on allait pas être deux quand même.

J’étais cette mère aussi qui rajoutait « Fous de joie mais fatigués » sur les faire-part. Comme pour minimiser le mensonge.

J’étais cette femme qui attendait que son mari rentre du travail pour lui refiler le bébé. Parce que lui savait faire. Mieux qu’elle.

Avec J. tout est rentré dans l’ordre. Evaporé le baby blues. Pas la culpabilité d’avoir loupé les premières semaines de mon fils. Et le regret d’être passé à côté d’un bonheur obligatoire.

Merci Alessandra de briser le tabou. Ca arrive à tout le monde tu sais, moi aussi, je l’ai eu, le baby blues !