Il ne donne pas de solutions Pennac. Il faut dire que des leçons, il en a assez données pendant sa carrière de prof. Non, il tente de démystifier le cancre, de le réhabiliter, de lui faire quitter son éternel dernier rang. Pennac livre un récit plein d'humanité pour le mauvais élève qu'il fut (je n'aurais jamais cru qu'un cancre ne le faisait pas exprès. C'est vrai que ça me fascinait même si ma nullité en maths aurait dû me rapprocher de ces élèves au bonnet d''âne), pour tous les cancres qu'il a tenté de remettre en selle de l'autre côté du miroir et pour les professeurs qui l'en ont sorti. Et puis, il n'est pas question que du cancre dans Chagrin d'école, Pennac aime à bousculer certaines idées reçues sur le "par-coeur", les internats, la dictée, l'omniprésence des marques…
Allez, je vous en livre un petit extrait :
"Oui, il arrive parfois que des projets se réalisent, que des vocations s'accomplissent, que le futur honore ses rendez-vous. Un ami m'assure qu'une surprise m'attend dans le restaurant où il m'invite. J'y vais. La surprise est de taille. C'est Rémi, le maître-queux du lieu. Impressionnant du haut de son mètre quatre-vingts et sous sa blanche toque de chef ! Je ne le reconnais pas d'abord, mais il me rafraîchit la mémoire en déposant sous mes yeux une copie rédigée par lui et corrigée par moi vingt-cinq ans plus tôt. 13/20. Sujet : Faites votre portrait à quarante ans. Or, l'homme de quarante ans et qui se tient debout devant moi, souriant et vaguement intimidé par l'apparition de son vieux professeur, est très exactement celui que le jeune garçon décrivait dans sa copie : le chef d'un restaurant dont il comparait les cuisines à la salle des machines d'un paquebot de haute mer. Le correcteur avait apprécié, en rouge, et avait émis le souhait de s'asseoir un jour à la table de ce restaurant…"
Je sais, je suis fleur bleue !
J’ai appris : Renaudot, beau prix pour ce monsieur ancien cancre et nouveau primé. A lire prochainement.
trou de mémoire :
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
de fait , je l’ai appris aussi , et mon fils qui a 9 ans également l’an dernier . par contre , pour moi il était de Prévert, mais ce n’est là qu’un détail..
Merci de nous rassurer , vous et cet auteur (je vais lire ce livre moi aussi, grâce à vous) sur le devenir de nos chères têtes blondes, même celles de nos cancres.
bonne continuation
++
Nath : j’espère que tu ne seras pas déçue.
bicounette87 : Heureusement que tu es là. Ma mémoire me fait vraiment défaut. C’est bien de Jacques Prévert ce qui explique que ce soit si poétique malgré le sujet (I love Prévert) . Je vais de ce pas corriger mon erreur ! Merci.
Quand j’ai lu ça dans les journaux hier, je me suis dit que j’allais mettre ce livre sur ma liste de noël :ces commentaires confirment mon souhait.
J’ai toujours été fascinée par les cancres tout en souhaitant que mes enfants n’en soient pas ; comme quoi, rien n’est définitif.
Il est très important de souligner que les enfants qualifiés de cancres à l’école ne sont pas des ratés ! Nombre de nos références actuelles (dans tous les domaines) ont réussi leur vie ou dans la vie ! Mais il est vrai qu’en tant que parents on est toujours inquiets pour l’avenir de nos amours …
Ah la tribu Malaussène… Que de beau souvenir, même si parfois le personnage Pennac m’énerve un peu.
L’extrait est émouvant et donne bien envie
Zoé rose : c’est vrai. D’ailleurs, Pennac ne s’y trompe pas et raconte l’histoire d’un de ses élèves séchant péniblement devant sa copie et disant à Pennac en lui rendant la montre qu’il lui avait subtilisé : ce que je veux, c’est être (zut, j’ai oublié le mot : magicien voleur) et il est devenu l’un d’eux, très connu. Les parents de cet enfant devaient se faire bien du souci pendant sa scolarité et doivent, à contrario être fier de la réussite de leur fils maintenant.
Carine : alors ne boude pas ta lecture. Je précise toutefois qu’il y a deux parties au livre. La partie Cancre à partir du vécu de l’élève Pennac) et la partie Comment y remédier ? à partir du professeur Pennac. Laquelle joue moins sur l’émotion que sur l’analyse de la société.
En tant qu’ancienne cancresse (ne me corrige pas, j’adore ce mot :-p), je vais m’offrir son livre avec délectation !
Flannie : j’ai l’impression d’être Bernard Pivot. C’est génial de donner envie aux autres de lire. Youpi. Pour les noms féminins moi, j’aime pas accorder. Je sais, je suis vieille France mais je trouve écrivain tout de même plus joli qu’écrivaine (parce que ça rime avec vilaine ?).
Ah moi j’adore changer les mots à ma guise, ma chère Bernarde
Si on devait faire un classement de tes meilleurs billets, je metterais celle-ci dans le top 3 parce qu’elle done vraiment très envie de lire le livre de Pennac.
C’est vrai qu’il faut savoir s’amuser avec la langue Flannie. Tu es mignonne avec ton Top 3 et je suis flattée, je l’aime bien aussi ce billet. Pourtant, j’étais un peu paniquée à l’idée de faire une critique de livre. Je voulais qu’elle soit à la hauteur du livre. Pas facile !
Ne t’en fais pas. Ca a marché
Bisous et bonne journée !
Je ne suis pas une grande lectrice, mais quand j’ai vu la présentation de ce livre à la télé, je l’ai acheté aussitôt !
Je l’ai lû en quelques jours et j’ai bien aimé.
Flannie : Ouf !
MaRo : C’est génial la télé quand elle fait acheté des bouquins aux lecteurs occasionnels. Presque aussi bien que les blogs