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Je suis une vieille conne. Enfin, c’est un peu ce que j’ai lu dans les yeux de mon fils la dernière fois que je lui ai dit non. Attends, il voulait un blouson en cuir, en cuir. Alors qu’il n’a pas six ans. Mais c’est quoi ces histoires, il ne veut pas la moto qui va avec aussi ?
J’ai dit non. C’était catégorique parce que le blouson en cuir, c’est un truc de grand, un truc de rebelle. Quand j’ai eu le mien par exemple, j’avais une mèche rousse pour faire genre et du rouge à lèvres tellement rouge qu’on ne voyait plus que ça.
Là où j’ai eu pitié (un peu, un tout petit peu), c’est quand il m’a dit que TOUT ses copains en avaient un. « C’est la bande tu comprends, ils voudront plus jouer avec moi si ça continue ».
Là, je me suis dit que ça allait se compliquer. Je me suis bien garder de lui demander si il voulait un aviateur ou un Perfecto, ce qui était quand même la première question à se poser en mon jeune temps. J’ai juste fait la mère indigne façon mauvaise foi : « Mais non, tes copains, ils ont des blousons en skaï, ça n’a rien à voir », j’ai répondu. Et puis j’ai ajouté, faible que je suis « Quand tu seras grand, t’auras un vrai blouson en cuir si tu veux. Mais tu voudras un aviateur ou un Perfecto ?«