Le racisme ordinaire ça sort sans qu'on y pense un "tu es d'où ?" adressé à un métisse de la troisième génération, un tutoiement un peu trop facile. Un manque de respect à l'évidence. Réflexes ancestraux qui ne méritent qu'à être balayés au plus vite. 

La bien pensance pourtant, trop peu pour moi. Les discours dégoulinant de peace and love, je déteste. Au quotidien, je prône la tolérance ordinaire et si ça frise l'indifférence, ce n'est pas plus mal. C'est quoi la tolérance ordinaire ? C'est faire de la couleur de peau un non événement. On n'acclame pas le premier présentateur noir, ni le premier président noir non plus. Pas plus qu'un autre en tout cas.

On fait comme le créateur de T'choupi qui se passe de toute leçon de tolérance en présentant Lalou, l'amoureuse espiègle du petit garçon. On fait comme l'auteur d'Azur et Asmar qui ridiculise le raciste accompli en montrant simplement une nature flamboyante et des couleurs chatoyantes à l'opposé de ses affirmations, On achète un Playmobil noir juste parce que la moto qui va avec nous plaît. On invite la couleur au quotidien alors même que les classes de la petite école du village sont bien monochromes. C'est presque ordinaire au fond, la tolérance ordinaire et pourtant, quel chemin à faire encore. 

PS : Je dédie ce message à un petit bébé encore au chaud dans le joli ventre rond de ma cousine et qui aura forcément la couleur de l'amour.

Illustration : publicité de la Licra soulignant les préjugés qui suivent les gens de couleurs dès leur naissance